mercredi 4 juin 2014

Les méthodes de correction phonétique

Grâce à une prononciation correcte, les parleurs du français seront fiers de pratiquer cette langue dans des situations de communication réelles.
Plusieurs méthodes de corrections phonétiques peuvent être utilisées : la méthode articulatoire, la méthode des oppositions phonologiques, ou encore la méthode verbo-tonale corrective.

1. La méthode articulatoire

Elle consiste à bien expliquer les mouvements des lèvres (en tant qu'organes de la cavité buccale) pendant l'articulation.

Dans le cas des voyelles nasales, [ã] / [ɛ̃] / [õ],  elles se prononcent avec le voile du palais abaissé, ce qui laisse passer de l'air par la bouche et par le nez.




Les lèvres doivent être arrondies pour bien prononcer le son [ã], plus arrondies pour la prononciation du son [õ] et étirées pour celle du son  [ɛ̃].
                                                         
                                                            [ã]

                                                                   [õ]
 

[ɛ̃]
     


2. La méthode des oppositions phonologiques :


Il y a une grande importance de la substitution, l'opposition des sons et les paires minimales. La méthode des oppositions phonologiques serait utile parce qu'en se basant sur les traits distinctifs des phonèmes (quand le changement d'un seul son apporte un changement de sens), la distinction entre les sons devient plus facile.

Exemples : gain [gɛ̃] / gant [gã]  -  ton [tõ] / temps [tã]




3. La méthode verbo-tonale :

Cette méthode s'appuie essentiellement sur la faute elle-même. En conséquence, le modèle de prononciation qu'elle propose à l'émetteur est le plus éloigné possible de la faute commise.
La tension et l'acuité font partie des techniques de correction que suit cette méthode. On se contente d'expliquer la partie concernant les voyelles nasales.

-  La tension :
La tension des voyelles augmente en position accentuée, et diminue en intonation descendante.
                                                   
-  L'acuité :
Pour les voyelles, c'est l'accroissement du volume de la cavité buccale et la labialité qui modifient les caractéristiques acoustiques.
  •  Son grave : grand volume et petit orifice labial
  •  Son aigu : petit volume et grand orifice labial

Quand aux consonnes :



À partir de ces deux critères et des schémas explicatifs ci-dessus, on peut conclure que pour aboutir à une bonne prononciation du son  [õ], on doit premièrement changer l'entourage consonantique pour que le contexte soit grave, c'est-à-dire utiliser les sons [b], [m], [v] et [R]. Deuxièmement, on peut utiliser comme entourage consonantique les consonnes labiales, à savoir : [ʃ], [ʒ], [p], [b] et [m], étant donné que le son [õ] est la voyelle nasale la plus arrondie.
En revanche, les sons [s], [z] et [t] servent à obtenir un contexte aigu pour bien prononcer le son [ɛ̃].
L'utilisation d'un accent montant et des consonnes graves sera utile pour la prononciation du son [ã].

Exercice 1

Écoutez et répétez : 

 [ã] : blanc – plante – champagne – vent

 [õ] : bon – oncle – nom
 [ɛ̃] : fin – matin – simple – pain
 

Exercice 2

Écoutez les mots suivants. Dites si vous entendez [ɛ̃], [õ] ou [ã] : 

grimper – empire – chagrin – éponge – pente – ralentir – raisin – allonger – ressemble – gondole
 

Exercice 3

Écouter et répéter les mots où se trouve le son [õ] :

Les sanglots longs
des violons, de l'automne
blessent mon cœur
d'une langueur monotone
 

Exercice 4

Écouter et répéter les mots où se trouve le son [ã] :

Douce France 
Cher pays de mon enfance 
Bercée de tendre insouciance

Exercice 5

Écouter et répéter les mots où se trouve le son [ɛ̃] :

Petit pingouin 
Tous les matins 
Tu sautes d'un pied
Sur l'autre pied
Pour te réveiller

Voulez-vous avoir une idée plus large sur les causes des erreurs de prononciation des locuteurs arabophones ?

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/igram_0222-9838_1992_num_54_1_3200